18 mai 2023 : Exposition  Kurt Mair

Vernissage jeudi  18 mai 2023  à  partir de 17h,  
Galerie Chantal Mélanson, Maison d’art contemporain, Presbytère  Saint Jacques  – TARASCON
En présence de  l’artiste  Kurt MAIR.
Exposition du 18 mai à fin juin 2023 – Entrée libre,  tous les week-ends de 10h30 à 18h

« Je veux que la peinture soit chair » Lucian Freud 

La peinture est une incarnation ; elle révèle au delà de ce qui est montré, l’ impalpable, l’ invisible, elle raconte une outre-scène, comme d’autres font de l’outre-noir, en inventant des images qui nous troublent infiniment.

Kurt Mair peint des corps nus, beaux et imparfaits, des visages doux, des chairs frémissantes, ni pudiques ni obscènes, ouvertes, exposées.

Il peint des êtres de passage venus de loin, des regards où pointe l’inassouvi, autrement dit, le désir. Il peint aussi des citrons, des pommes, des poires, pour lesquels le terme « still life » semble avoir été créé. Car toute beauté porte en elle son drame ; le fruit succulent n’est peint que pour mieux nous rappeler son destin éphémère.Peintures et gravures évoquent une Renaissance dont on aurait oublié le religieux pour ne garder que la suavité des touches, la vérité des corps, l’amère beauté du perdu et l’empreinte nostalgique. S’y introduisent des ruptures spatiales, des aplats de couleur, des artéfacts, des coulures ; c’est une œuvre contemporaine et libre, inclassable.

Et c’est une œuvre sur le fil, donc exigeante, périlleuse: un peu plus (ou un peu moins) de ce trait incisif et tranchant de graveur ou de cette maîtrise de peintre, un peu plus (ou un peu moins) de proximité avec les maîtres anciens (de Dürer à Caravage), un peu plus (ou un peu moins) de volonté à rompre l’espace et les codes classiques de la peinture, et tout pourrait basculer vers la démonstration ou la virtuosité, pièges tendus aux artistes habiles. Le métier est là, évident et admirable mais par delà la technique, Kurt Mair est un funambule qui invente dans sa peinture et dans son œuvre gravée une poétique de l’ intemporel, y organise une irrésistible séduction (seducere : emmener à l’écart) , celle du temps arrêté dans l’ivresse parfumée du fruit défendu.

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