Démarche artistique
Le peintre français Jean Rustin naît le 3 mars 1928 à Montigny-lès-Metz, en Moselle. Il est le cadet d’une famille de cinq enfants. En 1939, sa famille se réfugie dans le Berry puis à Poitiers où il commence ses études secondaires, apprend le violon et entre à l’Ecole des Beaux-Arts.
En 1944, Jean Rustin regagne Metz, passe son bac et peint ses premières toiles. Il arrive à Paris en 1947 à l’âge de 19 ans et s’inscrit aux Beaux-Arts, suivant des cours dans l’atelier d’Untsteller. Il épouse, en 1949, Elsa, qui suit alors des études de médecine. De cette union naissent deux enfants : François en 1950 et Pierre en 1953.
Ses débuts sont sans doute influencés par la peinture abstraite qui triomphe alors à Paris et par le groupe Cobra. C’est de cette manière que Jean Rustin devient tout d’abord un peintre abstrait rapidement reconnu et très apprécié. Une importante rétrospective de 160 toiles organisée par Pierre Gaudibert, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1971, marque profondément la carrière de l’artiste. Il sera en effet bouleversé par la vision de l’ensemble de ses oeuvres qu’il jugera dès lors “trop belles”, “trop facile”.
Cette date marque un tournant décisif dans son travail. Il décide de se détacher de toutes les influences et seul, dans son atelier de Bagnolet, il entame une quête de cette figuration si singulière qu’on lui connait. Il réussit ainsi une vraie rupture. Jean Rustin réinvente un vocabulaire pictural conjugué à toute une série d’observation et d’expériences humaines qui le mènent inexorablement vers son sujet : l’humanité mise à nue, présentée dans sa vérité, sans détours ni faux-fuyants. Sa représentation des hommes sera considérée comme une vanité contemporaine.
Depuis les années 1973/74, Jean Rustin ne remet plus jamais en cause son choix : la peinture figurative.
Une exposition de ses oeuvres est organisée par Evelyne Artaud à Créteil en 1982. Elle est très controversée et en partie censurée pour motif de “pornographie”.
En 1991, une importante monographie est publiée en Angleterre, rédigée par Edouard Lucie-Smith. Depuis son oeuvre est exposée dans de nombreux musées ou lieux publics, galeries en France et à l’étranger.
Au tournant de l’an 2000, Maurice Verbaet et Corinne van Hövell réinventent la Fondation Rustin établie à Anvers, vitrine permanente de l’oeuvre de Jean Rustin ouverte au public. En 2007, la Fondation ouvre ses portes à Paris et renouvelle ses expositions thématiques trois fois par an.